La bande dessinée, quand elle est choisie par et pour l’école. Récit d’un début d’aventure romand

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Depuis le mois de décembre dernier, VoieLivres vous a parlé de la bande dessinée comme objet littéraire enseignable, comme littérature récemment reconnue par le Collège de France, et la semaine dernière, à travers deux ouvrages pour la jeunesse riches de dimensions affective et cognitive. Cette semaine VoieLivres boucle ce cycle en vous invitant au cœur de la rédaction des futurs moyens romands d’enseignement de français.

Futurs moyens d’enseignement de français et bande dessinée ? De quelle nature est donc leur relation ? De celle des premiers temps, où la rencontre vient de faire vibrer les cœurs, pétiller les yeux, prometteurs d’un avenir heureux. Lisez donc …

Il y a d’abord une équipe de rédaction qui s’attèle à concevoir les futurs outils d’enseignement du français pour les écoles primaires romandes. Projet d’envergure, fait aussi d’audace et d’ambition. Parmi ces outils, une séquence destinée aux classes de 5e et 6e fera vivre une sorte de speed-dating (décidément…) du livre aux élèves devenus alors fins argumentateurs. Cette séquence est appelée un parcours, le speed-booking un Livre minute. Il consiste pour l’élève en une brève présentation argumentée d'un livre et de son expérience de lecture qui donne, au destinataire, envie de lire. Il y a ensuite et depuis longtemps la bande dessinée pour la jeunesse. Les autrices des moyens d’enseignement de français, depuis longtemps amoureuses, n’ont pas attendu pour lui déclarer leur flamme, mais ont patiemment attendu les présentations officielles au sein de la CIIP[1]. C’est chose faite, grâce au parcours du Livre minute qui proposera dès août 2024 une sélection de six ouvrages, dont deux bandes dessinées, destinés à être lus, appréciés ou malmenés par les élèves. Leur aspect composite, le lien texte-image, les phénomènes narratologiques propres à l’image ne seront ainsi pas objets d’enseignement spécifiques de ce parcours. Mettre ces bandes dessinées entre les mains des élèves et leur faire vivre une expérience de lecteur et de lectrice libres, porteurs d’un jugement averti qui vaut le coup d’être dit et entendu, est le véritable enjeu du parcours Livre minute.

 

À l’ombre d’un cèdre …

Oui, c’est là que la rédaction et la bande dessinée ont gravé leurs initiales lors d’un après-midi d’été. Comment s’est passée la cérémonie ? Les membres du jury (rédactrices, direction de publication, ISJM, formatrice et chercheuse spécialiste de littérature jeunesse) ont présenté chacun deux coups de cœur. Une sélection de haute volée donc que VoieLivres partage aujourd’hui.

  • John Chatterton Détective d’Yvan Pommaux, L’école des loisirs, 1993
  • La balade de Yaya de Jean-Marie Omont, Charlotte Girard, Patrick Marty, Zhao Golo, Fei, 2015
  • Super-Sourde de Cece Bell, Éditions Les Arènes, 2021
  • Yakari et Grand Aigle de Derib et Job, Les Éditions du Lombard, 2014
  • L'Alerte au feu d’André Marois, Célia Marquis, La Pastèque, 2020
  • Elise de Fabian Menor, La Joie de Lire, 2020
  • Les Vermeilles de Camille Jourdy, Actes Sud Jeunesse, 2019
  • Le génie de la boite de raviolis de Germano Zullo et Albertine, La Joie de lire, 2002
  • Les carnets de Cerise Tome 1 Le zoo pétrifié de Joris Chamlain et Aurélie Neyret, collection Métamorphose, 2012

Après de franches délibérations, ce sont les deux derniers ouvrages qui ont été retenus pour le corpus du parcours Livre minute et feront ainsi bientôt leur entrée dans les classes de 5e et 6e . Ils seront accompagnés de deux albums (La Louve de Clémentine Beauvais et Antoine Déprez, Alice Jeunesse, 2014 et Résidence Beau Séjour de Gilles Bachelet, Seuil Jeunesse, 2020) et de deux romans (Le hollandais sans peine de Marie-Aude Murail et Michel Gay, L'Ecole des Loisirs, 2010 et Sweety d’Astrid Desbordes et Magali Le Huche, Ecole des loisirs 2021).

Les Carnets de Cerise, Joris Chamblain & Aurélie Neyret© Éditions Soleil, 2012.
Le génie de la boîte de raviolis, Germano Zullo & Albertine © Éditons La Joie de lire, Genève, 2014.

 

Qui dit sélection, dit abandon. À partir de quels critères renonce-t-on à des bandes dessinées pourtant savamment choisies ? Le premier était le coup de cœur. Mais alors ? Ces bandes dessinées sont destinées à être lues et comprises par les élèves seuls, sans l’étayage de l’adulte. Le nombre de pages, l’accessibilité des thématiques, le caractère explicite des récits sont donc des critères importants. Le texte de certaines bandes dessinées était le résultat de traduction, autre obstacle pour être éligible. La présence d’une héroïne, un ancrage romand et des intrigues qui maintiennent même le lectorat adulte en tension ont permis d’aboutir à cette élection avant que la silhouette du cèdre ne se détache sur le coucher du soleil.

Cela parait simple, non ? Pourtant pas. Qu’elle soit objet d’enseignement de la compréhension ou prétexte à un projet de communication, choisir une bande dessinée pour l’école soulève des enjeux bien différents selon que l’on se place du côté de l’enseignant·e, de l’institution ou de celui de l’élève. Le premier pense en fonction de sa propre expérience de lecture, sensible au dialogue texte-image, au style des autrices et auteurs, à la richesse du récit et des valeurs qu’il porte tout en ayant le souci de l’accessibilité par tous ses élèves, quelle que soit leur autonomie de lecture. La seconde apprécie l’adéquation avec le plan d’études romand, la représentation équitable de variétés de genres et culturelles, celle de maisons d’édition diversement représentées, l’adaptation à l’âge du lectorat. Le dernier veut rire, s’émouvoir, souvent partir loin des possibles.

Le génie de la boite de raviolis et Les carnets de Cerise participeront-ils à la réunion de ses différents enjeux ? Mais surtout connaitront-ils le succès escompté auprès des élèves ? Regardons les deux ouvrages de plus près pour mieux nous projeter.

Dans son ouvrage précédemment présenté par VoieLivres, Marie-Hélène Marcoux (2018) propose un regroupement de dix genres inspirés des travaux de Bisson (2012) et décrit les caractéristiques de chacun d’eux. Les deux bandes dessinées dont nous parlons ici relèvent assurément du regroupement des BD jeunesse puisqu'elles s'adressent « aux goûts et aux préoccupations de l’enfance et l’adolescence d’ailleurs représentée par leur héros ou héroïne » (Marcoux, 2018). Soucieuse de faciliter le choix de l’enseignant.e, d’accompagner ses intentions pédagogiques et l’analyse qu’il réalisera de l’ouvrage,  elle dresse neuf sous-genres dans le regroupement des BD pour la jeunesse : la BD sans texte, au texte court, hybride, d’aventure, humoristique, d’information, préado, des grandes séries, de chansons/poèmes/contes et fables, enfin les livres dits « à l’esprit BD ». Le regroupement des BD pour la jeunesse est défini par sa façon de s’adresser « aux goûts et aux préoccupations de l’enfance et l’adolescence d’ailleurs représentée par leur héros ou héroïne » et dont la « présence de l’humour est quasi assurée ». Au-delà de ces caractéristiques et souvent sous couvert de récits d’aventures, certains ouvrages s’emparent aussi de sujets existentiels traversant l’humanité, tout comme le font nombre d’albums jeunesse. C’était le cas de La balade de Yaya ou Elise initialement proposés par des membres du jury.

 

Les Carnets de cerise, pilote d’une série à succès

Les Carnets de Cerise forment une série de 5 tomes. Le zoo pétrifié en est l'épisode initial et prototypique. ll a notamment une fonction spécifique puisqu’il présente pour la première fois aux jeunes lecteurs et lectrices l’héroïne qui les accompagnera, à laquelle ils ou elles s’identifieront au fil de la collection. Si la possibilité de s’identifier au(x) personnages(x) ne constitue pas un critère didactiquement fort pour l’équipe de rédaction, il est non négligeable pour les maisons d’édition. Dans le contexte des MER de français, ce tome est donc considéré indépendamment des suivants. Il fonctionne d’ailleurs avec un récit autonome, comme ceux qui lui succèdent. Parmi la bande dessinée, Les Carnets de Cerise relève de deux regroupements de genres non étanches. La BD jeunesse pour les caractéristiques décrites plus haut et la BD d’aventure, « genre fondateur du neuvième art » (Bisson, 2012) en reprenant le même personnage principal d’album en album et dont les parutions s’échelonnent sur plusieurs années.

Ce qui rend la collection des Carnets de Cerise tout à fait singulière réside dans son caractère fortement composite. La BD l’est déjà par définition, mais l'auteur et l’autrice vont plus loin encore en intégrant aux planches des passages en prose eux-mêmes extraits du journal que tient assidûment Cerise. L’aspect composite poussé à ce point rend, selon la terminologie de Marie-Hélène Marcoux, cette BD hybride. Le journal de l’héroïne peut en effet occuper une page pleine alors que les autres pages présentent les caractéristiques d’une BD conventionnelle. Et cela vaut le coup d’entrer ainsi dans le journal de Cerise enrichi de collages, illustrations représentant des photographies et de dessins ou croquis, participant de la narration au même titre que les récitatifs et phylactères de la BD elle-même.

Les Carnets de Cerise, Joris Chamblain & Aurélie Neyret© Éditions Soleil, 2012.

 

Outre l’effet esthétique, cette mise en abîme permet de mettre en scène la propre écriture de l’héroïne et de témoigner de leur rapport intensément heureux. La BD s’ouvre ainsi dès ses six premières pages et à différents moments saillants du récit, comme celui où c’est au tour de Cerise de recevoir l’écrit d’un autre, plus encore, sa gratitude.

Les Carnets de Cerise, Joris Chamblain & Aurélie Neyret© Éditions Soleil, 2012.

 

La valorisation du rapport à l’écriture, si elle est un défi pour l’auteur et l’autrice, est réussie. Cerise n’est pas le seul personnage à écrire. C’est aussi le cas de madame Desjardins, romancière de métier  voisine et complice à la fois des escapades secrètes de la jeune héroïne, pour l’imaginaire et les valeurs qu’elles inspirent,  à la fois de son goût pour l’écriture. Romancière, c’est justement le métier que rêve de faire Cerise: «  Mon truc à moi pour raconter des histoires, c’est d’observer les gens, imaginer leur vie, leurs secrets. On a tous en nous un secret enfoui que l’on ne dit pas, qui fait de nous ce que nous sommes …En ce moment, avec les copines, on observe quelqu’un de vraiment mystérieux… »

La complexité du système de narration, doublée par l’aspect hypercomposite, est l’immense atout de cette bande dessinée. Deux actions se tissent en alternance : celle de l’écriture du journal et celle de l’enquête pour découvrir l’identité de ce mystérieux personnage. Marie-Hélène Marcoux parle d’une narration parallèle. Chaque action correspond chacune à une énonciation et un temps différent. La première, celle de l’avancée du journal intime, est naturellement portée par la première personne du singulier et annonce ou rapporte les événements vécus par Cerise et ses partenaires. Elle correspond au temps de l’énonciation prise en charge par la narratrice-personnage (Cèbe et Goigoux, 2019). La seconde est celle de l’enchainement des actions qui visent à découvrir qui est cet homme mystérieux. Elle correspond au temps du récit pris en charge par le discours direct des phylactères qui renferment les paroles des personnages portant elles-mêmes les informations essentielles à la compréhension de l’histoire.

Et cette histoire d’ailleurs ? Où mène-t-elle Cerise et ses compagnes d’aventure ?  De quoi est capable l’héroïne en quête de son émancipation et malgré l’inquiétude de sa mère, chacune animée par les sentiments propres à l’étape de leur vie ? Que se jouera-t-il de leur relation ? Qui est cet homme couvert de tâches de peinture, entiché d’un ara tout autant coloré et apparaissant régulièrement à la frontière des bois et d’un lieu inconnu ? Cerise dépasse un jour cette frontière. Le zoo pétrifié annoncé par le sous-titre apparait alors dans une unique case pleine page, occupant même une double page où l’illustration interagit avec une seule onomatopée à la hauteur de la surprise. C’est aussi là qu’intervient l’une des magies de la bande dessinée grâce à la superposition d’une case flottante : le lecteur ou la lectrice ayant accès en même temps à deux points de vue à la fois, celui de l’héroïne et celui qui voit l’héroïne.

Les Carnets de Cerise, Joris Chamblain & Aurélie Neyret© Éditions Soleil, 2012.

 

Dix pages plus loin le mystère est levé sur ce qui occupe tant le vieil homme par une planche de trois cases intégrant un extrait du journal de Cerise : « Secret découvert : Michel est un grand peintre animalier » dit et dessine le carnet de Cerise. Cette insertion fait disparaître les gouttières (espaces blancs entre les cases) pour représenter le temps qui varie d’une case à l’autre, autrement dit celui du vécu et celui de l’écriture par l'héroïne.

Les Carnets de Cerise, Joris Chamblain & Aurélie Neyret© Éditions Soleil, 2012.

 

Comme dans un roman, le récit connaît des accélérations ou des temps suspendus. Ce qui est propre à la bande dessinée c’est le rôle des images dans ces variations, telle la planche rythmée en cinq cases où Cerise offre au lecteur et à son nouvel ami le résultat de sa témérité et de sa générosité.

Outre un récit d’aventures, Les Carnets de Cerise mettent donc aussi en récit des valeurs et thématiques que la littérature jeunesse sait si bien déployer : l’amitié, l'audace et la persévérance, la solidarité entre les générations et ce quelque chose qui autorise à avoir foi en nos rêves. La fonction de la littérature comme « épanouissement de la personne » par l’évasion, la catharsis, le partage culturel, le plaisir esthétique et l'approfondissement de la vie (Simard & coll., 2010) est bel et bien remplie et les succès éditorial et commercial de cette collection sont bel et bien mérités.  Le succès est confirmé par la classe qui a accueilli et testé le parcours Le livre minute. Les tomes suivants des Carnets de cerise s’offrent aux anniversaires. Je connais même une jeune lectrice qui a glissé le premier tome  sous l’oreiller de son père avec ce message : « Lis-le, tu vas adorer ».

 

Le génie de la boite de raviolis, aux frontières des genres[2]

Le titre le dit d’emblée : cette bande dessinée ne manque pas d'humour. Sa collection Somnambule des éditions La Joie de lire, non plus. D’après Marie-Hélène Marcoux, la BD humoristique prend le plus souvent la forme de succession de planches rapportant de courtes histoires. On pense en effet à Gaston Lagaffe, Boule et Bill, Ariol et autres rendez-vous que vous et moi n'avons pas manqués dans notre passé d’enfants ou dans notre présent de parents. C’est pourtant un des éléments que Germano Zullo et Albertine bousculent pour jouer avec nos repères. Non, Le génie de la boite de raviolis n’enchaine pas des histoires courtes, n’est pas que drôle et ne respecte pas tous les codes graphiques de la bande dessinée.

Intéressons-nous à cette première frontière. L’ouvrage est bref, fait d’un texte succinct et de dessins colorés dont le format diffère du format habituel d’une BD. La première et quatrième de couverture forment une seule et même illustration se dispensant du classique résumé de l’histoire pour proposer une illustration exclusive en mettant l’accent sur le calme champêtre, la paix intérieure et la nécessité écologique. « Depuis quelques décennies, plusieurs couvertures de BD se rapprochent davantage des pages de couverture d’albums par le peu d'informations qu’on y trouve. Certaines ne dévoilent que le titre, l’auteur, le dessin et le logo de l’éditeur » (Marcoux, 2018). C’est le cas du Génie de la boite de raviolis. L’ouvrage se rapproche d’une histoire en images, certaines pages reprennent le gaufrier (motif formé par les cases d’une planche) classique des planches de la BD alors que d’autres relèvent davantage de l’album traditionnel (Marcoux, 2018).  Mis à part la planche inaugurale et la planche finale qui sont lues pour elles seules alors que toutes les autres sont lues en vis-à -vis, Le génie de la boite de raviolis s’organise en doubles pages formant, comme dans l’album jeunesse, chacune l’unité de base. Le fameux gaufrier est alors bousculé, car plutôt qu’être composé de six ou neuf cases, il fonctionne majoritairement par trois cases, occupant chacune une bande entière. Alors que l’on se doute dès la planche inaugurale de la monotonie de la vie d’Armand « Tamponneur du label 100% qualité chez Raviolis » cette disposition dès la double page suivante renforce l’idée d’un quotidien routinier, aux gestes répétitifs et aliénants du travail à la chaîne, reprise elle-même par l’horizontalité des bandes.

Le génie de la boîte de raviolis, Germano Zullo & Albertine © Éditons La Joie de lire, Genève, 2014.

On ne peut s’empêcher de penser à Chaplin et ses Temps modernes, au nombre infini d’essais et de romans témoignant de la perte de sens au travail, ou par exemple au récent roman À la ligne : Feuillets d’usine de Joseph Ponthus (2019) qui, par un tour de force digne du Génie de la boite de raviolis donne une âme au travail, même à l’usine. Cette âme vient d’un véritable génie, qui lui ne vient pas d’une lampe, mais d’une boite de raviolis parmi des dizaines d’autres alignées dans le placard de cuisine d’Armand.

Le génie de la boîte de raviolis, Germano Zullo & Albertine © Éditons La Joie de lire, Genève, 2014.

 

Ici réside la seconde frontière sur laquelle  Germano Zullo et Albertine nous invitent à marcher : le destinataire visé,  à la fois jeune et adulte. La dérision de la vie d’Armand montrée avec tendresse est sauvée par la rencontre avec un génie qui lui permettra de rompre son quotidien, réaliser ses rêves, tout modestes ou grandioses qu’ils soient.

 

Le génie de la boîte de raviolis, Germano Zullo & Albertine © Éditons La Joie de lire, Genève, 2014.

 

Le jeune lecteur ou la jeune lectrice risque fort d’associer le recours à un être magique à l'espoir malgré la morosité du quotidien. Est-ce le cas lorsque c’est l’adulte qui lit et risque, lui, d’y voir l’impossible sortie d’un monde aliénant ? Qu’importe puisqu’ Armand sauve à son tour le génie de son sort qui le condamne à retourner compter les raviolis s’il rentre dans sa boite. En lui offrant le plus beau des cadeaux, la liberté de l’oisiveté, c’est à lui qu’il l’offre. Ainsi va le génie de ceux et celles qui osent enrayer la machine d’une société mue par la consommation.

Le génie de la boîte de raviolis, Germano Zullo & Albertine © Éditons La Joie de lire, Genève, 2014.

 

Dans la classe qui a testé et accueilli le corpus du parcours Livre minute, une des rédactrices témoigne : « L’engouement semblait moins immédiat et la compréhension moins évidente que face aux Carnets de Cerise. Ce n’est pas parce qu’il y a moins à lire qu’il est plus simple… mais les élèves trouvent quand même des choses à dire comme le fait que, même s’ils n’avaient pas fait les mêmes choix qu’Armand, les propositions du génie les ont fait rêver. » Des avis de lectrices et de lecteurs porteurs d’un jugement averti grâce à des ouvrages féconds : c’est bien la visée de cette séquence d’enseignement.

Les futurs moyens d’enseignement et la bande dessinée ne s’en tiendront pas là. Nous nous demandions la nature de leur relation au début de cette chronique et pouvons présager pour la clore qu’ils seront heureux et auront beaucoup d'enfants.

 

Chronique publiée le 1er mars 2022

Par Claire Detcheverry, chargée d’enseignement à la HEP Vaud (claire.detcheverry@hepl.ch)

 

[1] Conférence Intercantonale de l’Instruction Publique

[2] Le film Le Génie de la boîte de raviolis, adapté de l’album éponyme, a été primé au Festival international du film d’animation d’Annecy et a reçu le Prix Canal + en 2004. https://www.youtube.com/watch?v=j-52DcQY-BA